En France, 60% des retraités possèdent une voiture. Les conducteurs de plus de 75 ans sont plus rarement impliqués dans des accidents graves. Nos conseils pour une conduite responsable. 

Avoir une conduite responsable

Les accidents de voiture des seniors arrivent le plus souvent dans un périmètre proche de leur domicile. Ces conducteurs font peu de kilomètres par an, connaissent et respectent le code de la route, sont en moyenne plus prudents et ont plus rarement des contraventions.
Les études montrent qu’en vieillissant, le senior qui conduit régulièrement, depuis de nombreuses années, reste plus longtemps un conducteur responsable. En revanche, l’arrêt de la conduite pour un conducteur de longue date augmente le risque d’isolement et a un effet psychologique non négligeable. Conduire signifie anticiper, avoir des réflexes, une attention permanente… Mais conduire signifie aussi autonomie, liberté, indépendance… Alors, jusqu’à quel moment peut-on raisonnablement conduire ? 

Pratiquer régulièrement un bilan de santé

Une conduite responsable passe par une bonne forme physique, il faut donc faire un bilan avec son médecin une fois par an dans les domaines suivants :
La vue : l’acuité visuelle en lumière faible et de nuit diminue avec l’âge : un conducteur de 20 ans a besoin de 5 à 8 fois moins de lumière qu’un conducteur de 60 ans pour avoir une bonne vision de nuit. Cela a pour conséquence une sensibilité accrue à l’éblouissement. Le champ de vision rétrécit, de 180° à 50 ans, il peut diminuer jusqu’à 100° au delà de 70 ans. Enfin le délai pour voir nettement un objet s’allonge.
Le code de la route exige au moins 5 dixièmes pour les deux yeux ensemble (si un œil a moins de 1 dixième, le deuxième œil doit avoir au moins 6 dixièmes) et un champs visuel horizontal des deux yeux d’au moins 120°.
L’audition : la presbyacousie débute autour de 50 ans mais, à 65 ans, 30% des seniors ont des problèmes d’audition. La perception de certains sons diminue, on entend moins bien les klaxons, le bruit du moteur d’un deux-roues…
La motricité : douleurs, raideurs, arthrose… peuvent créer des difficultés pour conserver sa trajectoire ou éviter un obstacle inattendu. Il faut vérifier qu’il n’y a pas de troubles.
Les médicaments : certains médicaments ne sont pas compatibles avec la conduite, un pictogramme indique sur la boîte le niveau des effets sur la conduite. Ce sont généralement les somnifères, les antidépresseurs, les tranquillisants et certains médicaments pour le cœur, contre la toux, les rhumes, les rhumatismes.

Adapter sa conduite

Une fois le bilan réalisé et les troubles pris en charge, il est possible d’adapter sa conduite afin de minimiser les risques.

Le véhicule peut être plus adapté à l’âge du conducteur : direction assistée, boîte automatique, grande surface vitrée, assistance électronique, GPS, caméra de recul, siège plus élevé… D’ailleurs les constructeurs automobiles ne s’y trompent pas et travaillent depuis plusieurs années sur des véhicules de plus en plus adaptés aux seniors.

Adapter sa conduite, c’est aussi changer ses habitudes : éviter de conduire aux heures de pointe, avancer ou différer son voyage pour éviter les jours de grands départs, ne pas prendre sa voiture la nuit hors des rues éclairées ou lorsque les conditions météorologiques sont défavorables, puis se limiter à des parcours connus.

Ces adaptations permettent de conserver son autonomie tout en réduisant les risques de problèmes.

Votre proche a-t-il une conduite responsable ?

Mais alors que faire lorsqu’il y a un doute sur la capacité d’un proche à conduire ? S’il est important de préserver son autonomie, il l’est tout autant de préserver sa sécurité et celle des autres.

Quelques signes peuvent alerter :
– la voiture a plus d’éraflures, de coups
– votre proche a été verbalisé pour une infraction de conduite
– son assurance automobile a augmenté.

Un bon test est de se faire conduire par son proche et de vérifier si :
– il met sa ceinture de sécurité
– il utilise ses clignotants à bon escient
– il utilise ses rétroviseurs
– il est calme, détendu mais concentré
– il aborde les intersections sans problème
– il anticipe, ne freine pas au dernier moment…

Si vous êtes convaincu qu’il est maintenant dangereux que votre proche prenne le volant, il faut lui faire accepter de renoncer à l’automobile, ce qui peut s’avérer très délicat. Vous pouvez en parler avec son médecin traitant. Vous pouvez également lui suggérer de faire un bilan de conduite dans une des associations de la Prévention Routière. En dernier recours, il est possible de demander au Préfet de saisir la commission médicale départementale. La commission vérifiera si le conducteur a bien les aptitudes pour utiliser un véhicule. En cas d’avis d’inaptitude à la conduite, le Préfet peut même annuler le permis de conduire.

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