Depuis 2010, le 6 octobre a été déclaré journée nationale des aidants. C’est l’occasion de mobiliser les institutions et l’opinion sur le rôle essentiel que jouent ces 8,3 millions de Français qui assistent un proche au quotidien.

Plusieurs enquêtes font le point sur les aidants, leur rôle, leurs besoins, leurs attentes et leur perception dans la société.

Le regard de la société française sur le rôle des aidants

L’étude réalisée pour l’Association pour la Journée Nationale des Aidant (1) s’intéresse à la façon dont les aidants sont perçus et reconnus dans la société.

L’aidant apporte à un proche en situation de fragilité liée à la maladie, à un handicap ou simplement à l’âge, une assistance pour accomplir les actes essentiels de la vie quotidienne. Mais ce terme reste flou pour la majorité des Français (71%) et les proches ne sont cités qu’après les professionnels de l’accompagnement à domicile, les bénévoles d’association ou les professionnels de santé. Les aidants eux-mêmes mettent parfois un certain temps à se reconnaître comme tels.

Etre aidant reste une évidence : 54% des Français pensent qu’il est naturel d’aider un proche, 26% le font par affection mais cela reste une contrainte, d’ordre moral ou économique pour 9%.

Pour 77% des Français, aider un proche a un impact négatif sur la vie quotidienne particulièrement sur la vie de famille (54%), sur la santé (40%) et sur la vie professionnelle (38%).

Les aidants : profil, besoins et aspirations

Dans l’étude OpinionWay/AP-HP (2), ce sont des aidants, de 40 à 75 ans, d’une personne en perte d’autonomie liée à une maladie qui ont été interrogés.

L’aidant est plutôt une femme (56%), son âge moyen est de 54 ans, même si 37% ont entre 60 et 75 ans. 83% des aidants habitent en province. La catégorie socioprofessionnelle n’est pas déterminante mais il faut néanmoins noter que 35% des aidants sont inactifs (25% sont retraités). Dans 92% des cas l’aidant ne s’occupe que d’une seule personne. 44% des proches aidés vivent à leur domicile, 30% habitent chez leur aidant et 17% dans une structure adaptée.

33% des aidants déclarent apporter une assistance permanente, 67% une aide plus ponctuelle. Le nombre d’heures est très variable : 25% y consacrent une à cinq heures par semaine et 25% y consacrent 11 à 20 heures par semaine, soit un équivalent mi-temps.

L’aide apportée est avant tout une présence et un soutien moral (80%), mais c’est également un soutien logistique avec la gestion administrative, les courses, les déplacements. L’aide permanente concerne de plus les tâches ménagères, la préparation des repas, la prise de médicaments et les soins d’hygiène. Ces tâches sont perçues comme lourdes en termes de temps mais aussi fatigantes aussi bien physiquement que psychologiquement. Les aidants reconnaissent vivre des moments de découragement (64%). Ceux-ci s’expriment par une fatigue physique (81%) du stress (77%), un sentiment de solitude (72%) voir même de déprime (69%). 55% en parlent alors à leurs proches et 24% à des professionnels de santé. Néanmoins un tiers ne recourent jamais à des aidants professionnels principalement pour des raisons financières (34%) mais aussi parce qu’ils estiment que c’est leur devoir et qu’ils sont plus aptes à remplir cette mission. Les notions d’affection/amour et devoir/obligation restent les motivations principales des aidants.

L’activité d’aidant se déroule bien en règle générale (63%), mais elle est perçue comme plus difficile lorsque le proche est atteint d’une maladie neuro-dégénérative.

Par leur action, les aidants se perçoivent comme ayant un rôle utile dans la société bien qu’ils pensent que celui-ci ne soit ni reconnu ni valorisé.

Ils estiment pour 89% d’entre eux avoir développé une expertise grâce à leurs compétences acquises. 77% seraient prêts à partager leur expérience, 72% en rencontrant ou en assistant d’autres aidants, 32% en intervenant dans la formation des professionnels de santé.

L’éventualité de la dépendance d’un proche est un sujet de préoccupation pour 60% des Français.
L’avancée en âge de la société avec la perte d’autonomie plus ou moins importante des seniors comme conséquence conduisent aujourd’hui les pouvoirs publics à intégrer les aidants dans les solutions globales de prises en charge des personnes dépendantes.

(1) « Enquête sur les aidants » pour l’Association pour la Journée Nationale des Aidants 

(2) « Motivations, vécus, aspirations des aidants accompagnant un proche » – Espace national de réflexion éthique sur les maladies neurodégénératives

 

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