Le lien entre activité physique régulière et santé mentale est désormais clairement établi. Trois nouvelles études, présentées lors du Congrès annuel de l’AAIC (Alzheimer’s Association International Conference), montrent l’impact direct de l’activité physique sur le risque de développer la maladie d’Alzheimer et sur la diminution des symptômes associés.
Alzheimer et Activité Physique
Une étude menée au Danemark a démontré que la pratique d’une activité physique améliore les symptômes tels que l’anxiété et la dépression chez les personnes atteintes d’Alzheimer. Une deuxième étude au Canada a établi un lien entre l’entraînement physique et la diminution de la protéine Tau dans le cerveau, responsable de l’accélération des symptômes de la maladie. Enfin, une étude américaine réalisée sur 62 patients âgés de 56 à 96 ans souffrant de troubles vasculaires cérébraux liés à un AVC léger a montré que la pratique sportive encadrée améliore les fonctions cognitives telles que la mémoire et l’attention.
Ces résultats indiquent un lien réel entre la pratique régulière d’une activité physique et l’amélioration des facultés cognitives et psychiques chez les patients atteints d’Alzheimer. Il est recommandé de pratiquer une activité physique régulière, à raison de trois séances de 60 minutes par semaine.
Implications pour les Familles et les Institutions
Ces études soulignent l’importance pour les familles et les institutions spécialisées de proposer des activités sportives adaptées aux personnes âgées dépendantes. Cela permet de lutter activement contre la dégénérescence cérébrale et de maintenir une condition physique optimale. Non seulement le risque de développer Alzheimer et d’autres formes de démence peut être réduit, mais l’activité physique pourrait également constituer un traitement efficace pour améliorer les symptômes existants.
La Maladie d’Alzheimer en Chiffres
En France, plus de 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, avec 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Elle touche 5 % des personnes de plus de 65 ans et 15 % des personnes de plus de 85 ans, en étant la 4e cause de mortalité en France. Sans traitement efficace, 1,3 million de Français de plus de 65 ans pourraient être touchés en 2025.
Définition
La maladie d’Alzheimer est une affection neurodégénérative du cerveau entraînant la disparition progressive des neurones. Cette perte neuronale altère les fonctions cognitives telles que la mémoire, le langage, le raisonnement et l’orientation. Les dégénérescences neurofibrillaires (anomalies de la protéine Tau) et les plaques amyloïdes (dépôts de la protéine Bêta amyloïde) sont caractéristiques de la maladie.
Facteurs de Risque
L’âge est le principal facteur, avec un risque doublant tous les 4 ans après 65 ans. Les femmes sont plus touchées en raison de leur espérance de vie plus élevée. Les antécédents familiaux augmentent le risque, tout comme les facteurs cardiovasculaires (hypertension, hypercholestérolémie, diabète mal contrôlé, obésité), un style de vie incluant tabagisme, sédentarité et mauvaise alimentation, les traumatismes crâniens graves, un faible niveau d’éducation et des antécédents de dépression.
Signes d’Alerte
Dix signes doivent alerter : pertes de mémoire, difficultés à accomplir les tâches quotidiennes, problèmes de langage, désorientation, difficultés dans les raisonnements abstraits, perte d’objets, altérations du jugement, modifications du comportement, perte de motivation et changement de personnalité.
Symptômes
Les symptômes cognitifs incluent les troubles de la mémoire, du langage, des gestes, de la reconnaissance et des fonctions exécutives. Les symptômes comportementaux comprennent des troubles affectifs et émotionnels comme l’anxiété, l’irritabilité, la dépression, ainsi que des troubles du comportement tels que l’agressivité, l’agitation, et les troubles du sommeil et de l’alimentation.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur une approche pluridisciplinaire et des examens complémentaires. Un bilan biologique permet d’éliminer d’autres causes métaboliques. Un bilan neuropsychologique évalue les capacités cognitives par des tests. Un examen neurologique recherche des troubles spécifiques. L’imagerie médicale (IRM, scanner) permet de visualiser les structures cérébrales. Une ponction lombaire peut être réalisée dans certains cas compliqués.
Traitements
À l’heure actuelle, aucun traitement curatif ne permet de guérir la maladie d’Alzheimer, mais certains traitements peuvent ralentir l’évolution des troubles. Les traitements médicamenteux incluent des inhibiteurs de la destruction de l’acétylcholine (Aricept®, Reminyl®, Exelon®) et un antiglutamate (Ebixa®). Les traitements non médicamenteux comprennent des ateliers artistiques, corporels et cognitifs, ainsi qu’un soutien psychologique.
Prévention
Une hygiène de vie saine pourrait limiter ou retarder les risques liés à la maladie d’Alzheimer. Conserver une activité intellectuelle et sociale, pratiquer des exercices cérébraux, maintenir une alimentation équilibrée, cesser de fumer et pratiquer une activité physique régulière sont des comportements pouvant avoir un rôle protecteur.
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Sources :