Un peu plus de 850 000 personnes en France souffrent de la maladie d’Alzheimer  et 225 000 nouveaux cas Alzheimer ou démences apparentées sont  diagnostiqués chaque année.
La maladie d’Alzheimer touche 5% de la population âgée de plus de 65 ans et 15% de la population des personnes de plus de 85 ans, c’est la 4ème cause de mortalité en France. Selon l’INSEE, si aucun traitement n’est découvert d’ici là, 1,3 millions de français de plus de 65 ans (soit 1 personne sur 4) pourraient être atteints en 2020.

La maladie d’Alzheimer : définition

La maladie d’Alzheimer est une affection du cerveau dite « neuro-dégénérative », c’est-à-dire qu’elle  entraîne une disparition progressive des neurones. En disparaissant, ces neurones entraînent une altération dans un premier temps des fonctions cognitives : mémoire, langage, raisonnement, capacités d’orientation…
Ces troubles résultent de 2 types de lésions au niveau du système nerveux central :
– les dégénérescences neurofibrillaires : apparition au sein des neurones d’anomalies de la protéine de Tau
– les plaques amyloïdes : dépôt en dehors des neurones de la protéine Béta amyloïde.
L’origine précise de la maladie d’Alzheimer est mal connue. Toutefois, les études actuelles mettent en évidence des personnes à risque, dont le profil les rend statistiquement plus vulnérables à la maladie, et des facteurs de risque, comme des pathologies ou des comportements.

Les facteurs de risque 

– L’âge : le risque de développer la maladie est estimé à 1,5 % à l’âge de 65 ans, et double tous les 4 ans pour atteindre 30 % à l’âge de 80 ans.
– Le sexe : les femmes, en raison de leur espérance de vie plus élevée
– Les antécédents familiaux : le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer est plus plus important dans les familles où des antécédents de la maladie existent chez les parents ou les frères et soeurs.
– Les facteurs de risques cardio-vascualires : HTA, Hypercholestérolémie, diabète mal contrôlé, obésité
– Le style de vie : tabac, sédentarité, mauvaise alimentation
– Des traumatismes crâniens graves
– Le niveau d’éducation
– Des antécédents de dépression …

A noter : Il existe une forme héréditaire de la maladie d’Alzheimer, de plus en plus fréquente dans les institutions (patients auparavant plutôt considérés comme psychiatriques). Cette forme est souvent responsable d’une atteinte pré-sénile d’évolution plus rapide associée à des troubles du comportement majeurs. Ces patients deviennent vite dépendants, ce qui pose des problèmes sociaux majeurs (dérogations pour institutionnalisation, arrêt de travail et incapacité…).

Les signes d’alerte

Même s’ils ne sont pas forcément liés à la maladie d’Alzheimer, certains signes doivent alerter, et tout particulièrement les 10 signes suivants :
– Pertes de mémoire
– Difficultés à accomplir les tâches quotidiennes
– Problèmes de langage
– Désorientation dans le temps et dans l’espace
– Difficultés dans les raisonnements abstraits
– Perte d’objets
– Altérations du jugement
– Modifications du comportement
– Perte de motivation
– Changement de personnalité.

Les symptômes

La maladie d’Alzheimer ne se résume pas seulement aux troubles de la mémoire, même si ceux-ci sont les premiers à apparaître. A côté des troubles cognitifs, la maladie d’Alzheimer entraine aussi des troubles comportementaux.

Les symptômes cognitifs :
– Les troubles de la mémoire : le premier trouble qui apparaît concerne principalement la mémoire immédiate. Mais les autres mémoires : à long terme, sémantique …seront également affectées.
– Les troubles du langage : après les troubles de la mémoire, ce sont les troubles du langage, ou aphasies, qui sont les plus importants. Au début la personne cherche ses mots, puis au fur et à mesure, la personne n’arrivera plus à s’exprimer. Les troubles de compréhension apparaîtront un peu plus tardivement
– Les troubles des gestes : petit à petit la personne est dans l’incapacité d’exécuter des gestes qu’elle a acquis tout au long de sa vie : écrire, se laver, manger …
C’est ce trouble qui va être à l’origine d’une grande perte d’autonomie et nécessiter la présence d’une aide pour effectuer les gestes de la vie quotidienne.
– Les troubles de la reconnaissance ou agnosies : la personne va présenter des troubles de la vue, de l’audition, du toucher …
– Les troubles des fonctions exécutives : la maladie d’Alzheimer a aussi des répercussions sur l’attention, sur la planification et le raisonnement de la personne. La personne n’arrive plus à gérer son budget, à organiser un dîner …

Les symptômes comportementaux :
– Des troubles affectifs et émotionnels : anxiété, irritabilité, instabilité de l’humeur, euphorie, dépression
– Des troubles du comportement : agressivité, agitation, déambulation, troubles du sommeil et de l’alimentation, désinhibition, hallucinations …

L’apparition des symptômes est cependant propre à chaque individu : la maladie s’exprime et se développe différemment selon les personnes.
Il est nécessaire de consulter un médecin si vous ressentez des difficultés à mémoriser de nouvelles informations ou à vous remémorer des souvenirs, à vous repérer dans l’espace et le temps, à exécuter des tâches familières ; si vous ne trouvez plus les mots et avez plus de mal qu’habituellement à vous exprimer ou si vous constatez des modifications de votre personnalité.

Le diagnostic

Même si à ce jour, il n’existe pas de traitement curatif, il est important de diagnostiquer le plus tôt possible la maladie d’Alzheimer afin de mettre en place un plan d’aide et d’accompagnement adapté.
Dans certains cas, la maladie est difficile à repérer. Le diagnostic repose sur des moyens et des outils de détection complémentaires et pluridisciplinaires. Il faudra tout d’abord écarter d’autres pathologies éventuelles.
Différents examens peuvent être réalisés :
– Un bilan biologique (prise de sang, analyse d’urines) permet de repérer certaines causes métaboliques, susceptibles d’être à l’origine de troubles cognitifs (carences hormonales, en vitamines, infections, intoxications). On essaie d’éliminer les causes « curables » de syndrome confusionnel ou de démence.
– Un bilan neuropsychologique, effectué par un psychologue ou neuropsychologue, a pour but d’évaluer les capacités cognitives et la sévérité de l’atteinte éventuelle, à l’aide de questions et de tests (d’écriture, de mémorisation, de résolution de problèmes, etc.). Ce bilan est essentiel pour explorer notamment la mémoire, le langage, les gnosies (capacités de reconnaissance), les facultés de raisonnement, et évaluer de manière générale, le stade de la maladie.
– Un examen neurologique, réalisé par un médecin neurologue, vise à rechercher des troubles spécifiques, liés à l’équilibre, la marche, l’attention, etc.
– L’imagerie médicale (IRM, scanner) permet notamment de visualiser les structures et l’activité du cerveau (zones cérébrales atrophiées, etc.).
On peut également effectuer une ponction lombaire afin d’étayer le diagnostic dans le cadre des maladies d’Alzheimer compliquées.

Il existe des consultations mémoire, spécialisées notamment dans le suivi de la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Il est donc conseillé de s’orienter plutôt vers un centre de la mémoire, un service de neurologie, de gériatrie, ou des services psychiatriques. Ces structures apportent un accompagnement et un suivi médical, psychologique et social.

Le traitement

A l’heure actuelle, aucun traitement curatif ne permet de guérir de la maladie d’Alzheimer mais certains traitements médicamenteux et non médicamenteux peuvent permettre de ralentir l’évolution des troubles.

Les médicaments : Ils  visent à retarder l’évolution de la maladie, à favoriser les capacités d’attention, à éviter les troubles du comportement et à maintenir l’autonomie :
Des inhibiteurs à la destruction du neuromédiateur appelé acetylcholine : l’Aricept®, le Reminyl®, l’Exelon®.
Un antiglutamate (antagoniste des récepteurs NMDA du glutamate) : l’Ebixa®.
Dans ces dernières recommandations pratiques concernant la maladie d’Alzheimer (décembre 2011), la Haute autorité de santé (HAS) présente la prise en charge médicamenteuse spécifique comme « une option dont l’instauration ou le renouvellement est laissée à l’appréciation du médecin prescripteur*. »

Les traitements non médicamenteux : Les traitements non-médicamenteux font aujourd’hui partie intégrante de la prise en charge de la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, elles visent prioritairement à préserver le plus longtemps possible ses capacités restantes et ainsi à améliorer sa qualité de vie :
– Des ateliers à visée artistique
– Des ateliers à visée corporelle
– Des ateliers à visée cognitive
– Un soutien psychologique.

Comment prévenir ou retarder l’apparition de la maladie ?

Une hygiène de vie saine pourrait participer à limiter ou retarder les risques liés à la maladie d’Alzheimer et aux maladies apparentées. Certains comportements pourraient avoir un rôle protecteur :
– Conserver une activité intellectuelle et sociale, à tous les âges : les exercices cérébraux (mots croisés, sudoku, puzzles, casse-tête, lecture, scrabble, etc.) tendent à préserver les capacités cognitives (mémorisation, concentration, etc.).
– Manger équilibré : il est notamment recommandé de limiter sa consommation d’alcool et de graisses, et de favoriser une consommation régulière de fruits et légumes, et de poisson.
– Cesser de fumer (si tel est le cas) : le tabac favorise les troubles cardio-vasculaires, qui sont des facteurs de risque.
– Pratiquer une activité physique régulière : elle participe notamment à lutter contre le surpoids et l’obésité, qui sont des facteurs aggravants les risques cardio-vasculaires.

En savoir plus sur la maladie d’Alzheimer :
www.francealzheimer.org
www.maladiealzheimer.fr
www.plan-alzheimer.gouv.fr

 

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